About this clown

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I often feel that we're all spinning slowly... like a mirror ball. Yes, we are all mirrors to each other. And so, it is the Light between us that I hope to help reveal and celebrate. /// J'ai souvent l'impression que nous sommes une boule disco qui tourne lentement. Nous sommes tous des miroirs pour les uns les autres. C'est donc la lumière qu'il y a entre nous que j'espère contribuer à souligner et à célébrer.

Wednesday, July 30, 2014

Quelques histoires entremêlées

Quelques histoires entremêlées

J'ai passé plusieurs nuits à dormir dehors au cours des deux dernières semaines. J'ai installé un matelas sur la galerie et lorsque la nuit est assez fraîche, je sors tout simplement mon édredon et mon oreiller. Je m'endors au son du vent et me réveille aux chants des oiseaux.

Les oiseaux se réveillent par vagues; les premiers - les cormorans? - entâment leurs conversations dès quatre heure et demie(!), ensuite ce sont les huards et les bruants qui prennent la relève. Ils discutent, je ne sais trop de quoi. Ils organisent l'horaire de leur matinée. Les corneilles enfin se réveillent elles aussi.
S'il est absolument vrai que le chant des corneilles peut être très désagréable, cela n'aura pas suffit à rendre ces oiseaux détestables à mes yeux. En fait, je me suis, comment dire, plutôt rapprochée des corneilles depuis mon arrivée en Gaspésie.  Je les considère comme des totems. Des spirit animals.

On les nomme charognardes et même nuisibles, mais elles s'occupent de ce qui doit être accomplit pour que le cycle continue. Elles sont omnivores comme nous. Elles s'adaptent et sont fidèles, intelligentes.

Et ce noir sans fin..

Toutes mes excuses à l'artiste, je n'ai pas la source de l'image. Oups!





Je me réveille doucement, j'observe la terre qui tourne. Le soleil se dresse lentement sur l'horizon...
Quelle heure peut-il bien être? Il est huit heure, presque immanquablement. Je fais quelques étiremments et j'entre dans la maison pour prendre un verre d'eau.

Ces deux mois de vacances m'auront appris qu'il est angoissant de se lever le matin sans avoir de projet pour le jour. Et surtout, sans avoir personne à qui devoir quoi que ce soit... outre soi-même bien sûr.


''La liberté totale! Je peux faire ce que je veux! J'ai tellement de 'projets' en tête! ''
 Et souvent la seconde voix: ''Et si tu n'arrivais pas à accomplir quoi que ce soit aujourd'hui? Quel gaspille!''
Peur d'avoir peur.  À chacun de ces matins incertains je flirt un peu avec cet étrange sentiment. C'est fascinant.

Alors quoi?
Une routine s'est tout de même installée: salle de bain, déjeuner, facebook et courriels, bouffée d'air, salutations au soleil pseudo-yoga style, tournée des plantes. Je mange toujours un peu avant de me faire un café. Les habitudes me dérangent et me sécurisent à la fois. Sont-ce des habitudes, ou des compulsions?

''Encore une autre journée. Encore la même rengaine.''
L'ennui sait si aisément s'émiscer, pernicieusement, lorsque je m'énorgeuille de savoir surfer la vague du ''moment présent''. Car le moment présent, c'est pas une figure de style. C'est un choix profond, la conscience des actions posées à chaque instant, dans une perspective de totale liberté...
Oh! Ces existentialistes!


Ces derniers jours ont été merveilleux. De la bonne compagnie, beaucoup de clowning et de jonglerie, beaucoup de danse, et de musique, de slackline. Mon invitée aime chanter and so do I, alors on s'en est données à coeur-joie! C'était remplit de musique!

Clowning at Haldimand

J'ai obtenu un ''gig'' à la plage Haldimand, dans le cadre de l'annuel concours de châteaux de sable! Au départ nous étions supposé y aller à deux, C. et moi, mais il n'a finalement pas pu se libérer du boulot alors ... mon premier gig ''seule''.

Mon rôle, ma job, c'était de déambuler en jonglant. J'avais mes balles à jongler et mes quilles... et aucun contrôle sur la musique de l'événement (part idéale d'inconnu, le régal du clown). Impressioner l'audience? Ce n'est pas l'approche que j'avais choisie.  Je préfère mettre l'accent sur l'interaction et le jeux; c'est là qu'est tout le défi! Tension entre ce besoin primaire de plaire, et l'ambition de souligner un peu de vérité. Si j'échappe la balle, c'est un fait. Tous le voient et tous ressentent l'instant du ''comment devrais-je me sentir?''

''Introduction à la gravité!'' que je leur lance!

 Je voulais essayer d'être tout simplement... full of Love et de danser et de jouer comme j'aime tant le faire lorsque je suis seule et que je m'imagine dans le feu de l'action.  Mais est-ce que la musique allait m'inspirer? Ou plutôt, qu'est-ce que la musique allait m'inspirer?

Je me suis lancée, pantalons mauves à l'appui, et j'ai fait ce que j'aime faire... La musique: booyah!! (Amen!)

Je me promène le long des sites de construction. J'invite les équipes à célébrer leur oeuvre en devenir, je les incite à danser. Je jongle et je danse sur le rythme; je m'fais plaisir!

Un homme est étendu sur la plage, pénard. Il s'essuie le ventre alors que je passe près de lui. ''C'est une cause perdue m'sieur, c'est certain que vous allez avoir du sable dans le nombril!'' Les enfants s'émerveillent, ils veulent jongler eux aussi. Je leur propose d'essayer de faire tenir une quille en équilibre sur le bout de leur doigt. Je les fais danser... J'adore ma job!

Je suis à Gaspé depuis environ sept mois, enseignante au cégep et clown à temps partiel. J'enseigne les sciences politiques au secteur anglophone, je leur parle de libéralisme, de marxisme, de nationalisme.
Dans mes temps libres, je chante dans les bars. Je danse une danse un peu macabre, de l'eau jusqu'aux genoux, le vent sur ma peau. Je marche lentement. Je marche sur un fil.


Le challenge, c'est de continuer de dire oui.

Oui aux journées vides et difficiles. Oui aux imperfections, aux paradoxes, et à l'humilité.

Oui aux erreurs, aux échecs, aux cul-de-sacs et aux rebondissements. Oui au chaos et à l'inévitable aléatoire.

-Je réalise parfaitement qu'écrire à la première personne comme je le fais peut sembler indiqué plutôt une inflation de l'égo**, et pour ma défense je dirai simplement que... j'essaie.

Carl Jung on the Pitfall of Ego-Inflation

 

Finalement, troizévénements

1. Assise dehors, j'entends le son des vagues - de petites vagues - et celui du vent dans les feuilles de bouleau. J'entends les oiseaux gazouiller, et de temps en temps, j'entends.. une flûte! J'ai un voisin qui joue de la flûte!

2. Plus tôt: Un colibri s'est approché de la galerie pour explorer un peu - les mobiles et sculptures en bois, un bouquet de fleurs sèchées, avant de poursuivre son chemin. Juste là, maintenant, colibri est revenu nous voir mais cette fois-ci il s'est stationné à environ un mettre de ma ''station de travail''. Tout petit, minuscule, il a joué de son bec avec un bout de corde à linge pendouillant, puis avec une épingle à linge. (Je ne crois pas qu'il ait remarqué le chapelet!) Wow.

Si voyage rime avec magie, alors je suis en voyage ici.


3.
Il y a un oiseau qui s'est frappé dans ma fenêtre, alors je suis sortie pour jeter un coup d'oeil. Il a paniqué un moment et s'est trouvé un spot sur une poutre, tout près de moi. Et il est resté là pour reprendre ses esprit. Je suis restée avec lui.
Nous nous regardions, tous les deux mal à l'aile..
(Car je m'suis vraisemblablement foulé le poignet)

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