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I often feel that we're all spinning slowly... like a mirror ball. Yes, we are all mirrors to each other. And so, it is the Light between us that I hope to help reveal and celebrate. /// J'ai souvent l'impression que nous sommes une boule disco qui tourne lentement. Nous sommes tous des miroirs pour les uns les autres. C'est donc la lumière qu'il y a entre nous que j'espère contribuer à souligner et à célébrer.

Friday, September 29, 2017

Méditations transcanadiennes

Une semaine et demie plus tard …  Pacific Time. Nous sommes arrivée à destination : Nelson. 


Art de rue, Toronto

Si je me suis faite silencieuse ces derniers jours, c'est qu'il est difficile d'écrire en mouvement. C'est aussi parce que les idées prennent parfois du temps à prendre forme.  Je vous rapièce donc des bouts d’écrits composés au fil de la dernière semaine... 

Samedi le 23 septembre.

Ça fait combien de jours qu’on roule ?  Est-ce si important ? Maintenant sur la Route 3-W, Saskatchewan, en direction du site historique de Batoche (sur lequel j'aurais sans doute quelques considérations à partager). Nous venons tout juste de dire aurevoir à nos covoitureurs, Emil et Roksana, un couple de jeunes backpackers polonais avec qui nous avons tracé deux milles huit cents kilomètres depuis Milton, ON. L’expérience n’a pas été ... époustouflante, mais elle a été fluide, simple et douce. De beaux moments de partage et de silences, le mélange parfait.

Musée de Batoche, fermé le samedi!
Nous y avons tout de même pris notre petit déjeuner, en compagnie d'une chienne errante très gentille, et de la propagande du gouvernement fédéral.


Ce que j’ai appris au cours des derniers jours…

1. Warsaw serait apparemment la capitale des restaurants végétaliens. Tiens donc!

2. Le Haut-Canada n'en fini plus de finir ! Majestueux de ses forêts et de ses grands lacs, Long-Tario, mais après trois jours de route, on en vient presque à croire que Winnipeg est un mythe ! 

Malgé l'arrière-plan aux couleurs de carte-postale, je n’ai malheureusement pas aperçu d’orignal s’abreuvant au bord d’un lac. Pas d'ours noir non plus, si ce ne sont que des trophés de chasse tapissant les murs du bureau d'accueil au camping où nous avons passé une nuit.

Heureusement qu’en Long-Tario nous accompagnaient les inuksuit. Ceux et celles qui ont emprunté la transcanadienne dans cette province pourront me valider : des centaines d'inuksuit sont érigés sur les flancs rocheux bordant l’autoroute!

Du coup, dans mon imaginaire, ce sont autant de guerrilleros amérindiens qui vivent dans les bois environnants et s’assurent, de par ces installations empruntées à leurs cousins Inuits, de demeurer présents à notre conscience … Ils jouent à cache-cache, ils nous épient. Ce sont encore et toujours les véritables habitants de ce grand territoire… 
‘’Inukshuk est un terme inukitut composé des morphèmes inuk (être humain) et –suk (substitut, agissant à la place de) signifiant ‘’ce qui a la capacité d’agir comme être humain.’’ (Wikipédia)
Mon imaginaire se voit conforté lorsque je dénombre les ‘’Trading Posts’’ ponctuant les villages traversés. Qu’importe si les ‘’postes de traite’’ vendent aujourd’hui des mocassins fabriqués en masse et des capteurs de rêves dont les plumes sont faites de plastique. Oh! Et qu’importe si les petits bonhommes de pierre sont fabriquées par des touristes ignorant la signification culturelle de leur land art.

Mon imaginaire et ma fibre philo-politique s’en trouve alimentés; mon sens de l'ironie aussi.

Dans mon esprit, certainement, des traces de l’archétype du ‘’noble sauvage’’.  À défaut de nourrir de véritables relations avec des membres de Premières Nations, j’objectifie et j’idéalise sans doutes un monde que je ne connais pratiquement pas. C’est un monde que j’aimerais pourtant rencontrer. Pourquoi donc ? Parce que j’aimerais bien marcher le pont qui sépare nos expériences, entrer en dialogue pour alimenter ma réflection, discuter des enjeux qui nous touchent toutes et tous et de la complexité inhérente à la recherche de solutions. C’est plus que de la curiosité, c’est l’espoir de pistes. Car ... il faut bien qu’il existe autre chose que des Tim Hortons et des Walmart sur cette terre !

(Je cherche une carte géographique qui ferait état de l’emplacement des Premières Nations sur l’ensemble de l’Amérique. Quelqu’un sait où je peux trouver cela ?)

...

Les outardes nous survolent de leurs grands V migratoires.  ‘’Wawa, sœurs et frères !’’ La température est froide, vraisemblablement plus froide que la normale de saison. Nous avons la tente mais jusqu’à présent nous campons plutôt dans la voiture, banquette arrière rabattue. Stationnées clandestinement dans un quartier résidentiel de Thunder Bay ou près d'un petit lac quelque part au Nord de la Saskatchewan, nous nous endormons avec un léger sourire et un petit fond d'adrénaline.

Thunder Bay
Prairies... Manitoba?
Quelque part en Saskatchewan...






...

À l’annonce de notre départ, vous nous disiez: ‘’Wow les filles ! Je vous envie. Ça prend du courage de tout lâcher comme ça…’’ En vérité ce qui est le plus difficile dans notre nomadisme, ce n’est pas la peur de l’inconnu ou l’insécurité financière. Le plus grand défi est de se nourrir convenablement.

C’était comment la grande traversée jadis ? Les coureurs des bois sortaient leur petit poêle Coleman ultra-léger-et-performant, leur gamelle MSR en stainless, et se concoctaient de bons repas équilibrés contenant nombre de légumes frais et de grains entiers ?

Bien sur que non. Alors comment faisait-ils?  C’est pour moi la problématique principale, le besoin le plus primaire et la réalité la plus questionnante. Je me dis qu’au fond tout est question de choix. Il s’agirait de s’arrêter quelques heures pour cuisiner de bons repas chauds, mais encore... on la prend où notre nourriture nourrissante? Ils la prenaient où leur bouffe les grands explorateurs avant la venue des dépanneurs et des fast-food de haltes routières ?


L'abondance dans le jardin de Wani & Lara
Milton, ON.
En vérité, la traversée en est devenue un peu déprimante. Car qu’y a-t-il de plus déprimant qu’une épicerie de grande surface ? Une trois cent quatre-vingtième succursale de Subway peut-être. Je n'y peux rien, ça m'enrage et je ne sais pas quoi faire de mes émotions : agriculture empoisonnée, élevage industriel, produits transformés... C'est peut-être dans cette réalité que se trouve la réponse: vaut mieux se sédentariser et cultiver son petit lopin de terre. 
J'en étais en fait venue à cette conclusion déjà, il y a quelques années. Or pour espérer devenir propriétaire, il faut plus souvent qu'autrement vendre son labeur à autrui. 

Je cherche des réponses et je vois bien que les grandes questions demeurent: nomade ou sédentaire... Caïn ou Abel, c'est le même combat. 

Si petite

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