About this clown

My photo
I often feel that we're all spinning slowly... like a mirror ball. Yes, we are all mirrors to each other. And so, it is the Light between us that I hope to help reveal and celebrate. /// J'ai souvent l'impression que nous sommes une boule disco qui tourne lentement. Nous sommes tous des miroirs pour les uns les autres. C'est donc la lumière qu'il y a entre nous que j'espère contribuer à souligner et à célébrer.

Monday, September 18, 2017

Le privilège du road trip

Le privilège du road trip

Sur la 40 en direction de l'Ouest, je demeure consciente de mon privilège. Je suis blanche, élevée francophone dans une province dirigée par des blancs francophones. Mes parents, aujourd'hui de classe dite moyenne, ont bénéficié des apports de la révolution tranquille. 

Avant eux, mes grands-parents labouraient les champs ou vendaient leur temps aux usines.  Certains de mes ancêtres sont partis pour les États-Unis pour obtenir du boulot. Nous n'appartenons pas au territoire... nous habitons le capital. 

Merci d'ailleurs à Dalie Giroux, professeure associée au département de pensée politique de l'Université d'Ottawa, qui, lors d'une discussion animée il y a quelques semaines à Gaspé, m'a beaucoup éclairée dans ma réfléxion sur le lien au territoire. ''Je n'ai pas de rapport au territoire,'' dit-elle, ''je mange de l'argent.'' Voici une vidéo vous la présentant...




Et pour poursuivre dans la réflexion sur le privilège et l'oppression...

Je suis une femme, et je suis en couple avec une autre femme. Comment est-ce que cela va influencer notre périple, nos rencontres, nos expériences?

Nommons tout cela : l’intersectionalité. Consciente de mes privilèges et de la domination à laquelle ont participé, indirectement ou directement, mes ancêtres, consciente aussi des micro-agressions que je subis quotidiennement, je m’apprête à traverser, en voiture à essence, des miles et des miles de territoires arrachés et volés aux nations autochtones.

Canada 150e, tu me dégoutes un peu beaucoup. Tu me fascines. Toujours la même propagande. J’ai mon passeport pour entrer gratuitement dans tous les parcs nationaux, mais personne n’a cru bon de nous faire prendre conscience de la violence inhérente à la construction de notre pays.  Personne (ou très peu de gens) ne croit bon de créer les espaces pour digérer, émotionnellemnt, ce que cela signifie.
Une chance, Sara a découvert une balado qui va nous en apprendre beaucoup, je crois...



Dans l'épisode 1 de The Secret Life of Canada, les productrices-animatrices nous présentent l'histoire méconnue de Banff. Elles explorent quand et comment les nations Stoney Nakoda et Siksika ont été chassées de la région, ainsi que la façon dont le village a été construit : par le travail forcé des prisonniers Ukrainiens durant la Première Guerre.

Le devoir que je me donne avant d'arriver au Lac Louise, c'est d'éplucher les notes associées au podcast sur le site Passport2017.


Le Canada, pour moi, c’est l’histoire d’une entreprise commerciale. C’est une colonisation financée par l’appât du gain, un chemin de fer s’arrogeant les territoires et les vies de Métis et autres peuples, une entreprise d’assimilation vicieuse, de beaux discours sur les droits et les libertés qui au fond cachent le grand jeu du capital. Un État hypocrite. Pléonasme!  Un État paradoxe? Peut-être.


Il y a beaucoup à découvrir sur ce grand territoire. C’est une sacrée opportunité que nous prenons là. I am very grateful for it. I want to be mindful of it. 

No comments:

Post a Comment