La balle est dans les airs! (manif du 22 juillet) |
Je me sens un peu prise entre deux langues, but what's new?
Nous sommes à quelques jours des élections.
Selon les médias- ceux qui ont le jeu des ficelles dans ce théâtre de marionnettes qu'est la scène d'information populaire- ce sera le Parti Québécois qui prendrait le pouvoir...
Je ne comprends pas très bien.
Ici dans ma bulle, sur le plateau Mont-Royal, il est plus qu'évident que le peuple a soif d'une politique tellement plus intègre, et radicale. On vote Québec Solidaire parce que c'est le parti qui valide nos besoins et nos demandes:
On ne peut plus se permettre de nier la crise écologique et de persister dans la voie obsolète et pernicieuse d'une industrialisation gavé au pétrole et autres ressources non-renouvelables. On à mal au coeur de savoir que nos terres agricoles se font de plus en plus ''dézoner'' dans l'étalement de la banlieue. On veut parler du futur, prendre les moyens de bâtir les réseaux et les structures qui pourront faciliter l'évolution de la nation.
On a la rage, c'est vrai. On n'en peu plus de l'hypocrisie, de la manipulation, et de la peur. On s'indigne devant l'opacité des milieux financiers et administratifs. On s'efforce de dénoncer la corruption et le manque flagrant d'éthique des instances au pouvoir.
Je n'aime pas porter accusations ni m'entendre qualifier d'autres humains de malveillants. Mais il ne faut pas fermer les yeux non plus: le système néolibéral est un véritable merdier. C'est une fausse à mensonges, un manège de violences cachées...
C'est difficile de vivre en sachant et en comprenant l'étendu de la violence commise par l'élite. Je ne veux pas paraître révoltée comme une adolescente, mais je le suis.
J'apprends à célébrer la lumière, la créativité, et l'interconnectivité. J'aspire à partager des moments de joie et de communion avec de plus en plus de citoyens, de la campagne à la métropole. Je crois à l'autonomisation (empowerment) par l'art et l'éducation populaire. Je prends refuge avec le Buddha, le Dharma, et la Sangha. Je sais qu'il n'y a rien que le présent; l'existence est une série de carrefours où se pose, avec chaque respiration, une nouvelle question. Nous avons toujours le choix.
Alors pourquoi choisir le PQ?
Parce qu'on ne veut plus des Libéraux et qu'on croit que le vote stratégique est la seule solution?
Parce qu'on a peur de ''perdre notre vote'' si on suit vraiment notre conscience-coeur?
Parce qu'on entretient de vieilles rancunes, parce qu'on a peur de regarder de l'avant et de rêver à un avenir meilleur?
Parce qu'on a peur de l'espoir inhérent en chacun de nous?
Qu'est-ce qu'ils ont a offrir, le PQ? (Péquistes, je vous invite à me répondre!)
Il portait jadis l'étendard d'un projet de souveraineté-association. Aujourd'hui, c'est Option Nationale qui prend la relève. Le PQ m'apparaît comme un parti sclérosé, réactionnaire et tout aussi avide de pouvoir que le parti Libéral.
En fait, parlons-en! Comme il est bon de sentir le renouveau de la question ''nationale'' au Québec! (Ou est-ce seulement dans une partie du milieu francophone Montréalais?)
Je sais pertinemment que le débat est plutôt embryonnaire pour l'instant. Je sais très bien qu'il attise les passions.
Or les Québécois n'ont pas envie de se chicaner. On n'a pas envie de se chicaner avec nos proches. On préfère être confortables, au chaud, et la programmation télévisée de la prochaine saison semble fort intéressante.
Le fait est qu'il reste beaucoup de place au développement de meilleures habitudes démocratiques au Québec. Nous avons de très bonnes bases - don't get me wrong. Le printemps érable aura re-réveillé la fibre politique et militante québécoise.
Parce qu'il est impossible de considérer l'expérience québécoise sans admettre les dynamiques de pouvoir qui y jouent.
De ce fait, nous sommes fondamentalement politiques, quoique nous sommes aussi prisonniers d'une mentalité dualiste et antagoniste. Et nous pourrions peut-être apprendre l'art de la négociation, de l'écoute, et de la communication non-violente ? Peut-être alors serions nous capable de discuter des projets de sociétés autours d'une bonne table, avec les membres de notre famille et autres gens qui ont des opinions différentes? Peut-êter pourrions nous identifier les besoins qui nous unissent, et travailler ensembles à la réalisation des étapes servant à y répondre le mieux possible.
Un duo de pancartes qui m'a fait verser une larme de joie |
Au risque de me répéter: Il serait grand temps de transcender notre mentalité de victime. Il serait grand temps de faire le recensement de nos forces et de nos valeurs.
J'anticipe l'élection du 4 septembre avec un brin de doute, pour ne pas dire de dégoût. J'ai l'impression que plusieurs citoyens auront vécu une mini révolution grâce à tout ce qui s'est profilé dans les derniers six mois, et que nous pourrons dénoter une petite part de changement. Or j'ai bien peur de voir le status quo l'emporter à nouveau.
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