J'adore mon boulot, non seulement parce que j'ai la chance d'aider à nourrir la populace avec de beaux plats pleins d'attention, mais aussi parce que je dois être concentrée à chaque instant: je dois être totalement présente avec-dans mon corps. Car je me dois de ne pas me couper un doigt! C'est un boulot dangereux... Je dois transporter des casseroles géantes qui sont souvent remplies d'eau bouillante. Je dois trancher des kilos de patates, portionner du jambon, et désosser des séries de poulets encore fumants. Dégueux? Plutôt: réalité associée à la diète carnivore. Si on a le culot de les manger, on devrait au moins leur faire l'honneur de se mouiller un peu.
Lorsque je ''ferme'' la cuisine, je dois nettoyer des comptoirs en stainless (Un petit coup de vinaigre et hop! ça part tout seul: C'est magique du stainless!) et passer le balais...
Événement L'Echo d'un Fleuve, Touski, été 2012 |
Un espace qui fait le bonheur des touts petits... |
... et où l'on peut grimper à des arbres tricotés! |
La vérité ? J'adore passer le balais. C'est peut-être cliché, mais je trouve qu'il n'y a pas plus zen.
Et, j'aime même passer la vadrouille. Ça, c'est laborieux. D'abord parce que la chaudière est très lourde à remplir: je dois la soulever pour la sortir de l'évier, le tout, en m'assurant de ne pas glisser sur in plancher qui, à ce stade, est franchement trrrrès glissant. Je dois ensuite nettoyer tout le plancher; ce qui, mes amis, s'avère être un grand travail physique.
C'est pour ça que j'aime mon travail. Parce que, quand je passe la ''moppe'' (ou la serpillière, comme le dirait mes colocs), je dois me concentrer pour utiliser tout mes muscles, et principalement prendre conscience de mon hara, afin de pouvoir garder mon équilibre sur le sol mouillé tout en poussant pour frotter avec le manche.
Parfois, je danse avec la moppe. Mais plus souvent c'est avec le balais.
Ëtre payée pour passer le balais en écoutant de la musique dans le piton? Bring it on!!
(Ce soir, je me suis fait plaisir et j'ai jonglé avec des épis de mais!)
J'adore mon travail, parce que mes coéquipiers sont d'excellents travailleurs. On bougent comme des abeilles, on buche, et on communique pour que tout roule bien. Chacun a sa personnalité et sa façon de travailler: on se complète. Sur le plancher, pendant une période d'achalandage, c'est comme si on dansait.
Je rêve depuis des années - depuis au moins dix ans, n'est-ce pas Gabriel? - de ce Café Coop. Je pensais que je devrais l'ouvrir moi même, et voilà que j'y suis atterrie, tout bonnement.
Alors pourquoi je devrais baisser les yeux lorsqu'on me pose la question? ''Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie?''
''Je travaille en cuisine dans un café coop...''
Et tout ce que cela implique.
Ce que je fais ''à la job''. |
Esti que je comprends toute, pis c'est beau à lire.
ReplyDeleteMerci Myriam :)
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